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Writing the real. Un’antologia di poesia francese contemporanea

Thomas Jones - A wall in Naples
Thomas Jones – A wall in Naples

di Ornella Tajani

Per la Enitharmon Press è uscito di recente il volume Writing the real. A bilingual anthology of contemporary French poetry, a cura di Nina Parish ed Emma Wagstaff. L’opera, in edizione con testo a fronte, si propone di offrire una panoramica sulle voci che hanno popolato la scena poetica francese degli ultimi vent’anni.

Secondo le curatrici, è “l’extraordinaire pouvoir de convocation critique du réel” a rappresentare il filo che collega i vari autori presenti nel volume. Ognuno di loro dialoga con il reale secondo modalità differenti: che si focalizzi l’attenzione sul paesaggio urbano, si utilizzino documenti reali, filmici o testuali, o si manifesti un evidente intento politico, ogni componimento mira a sfumare la distinzione tra riflessione e azione, proponendosi, come suggerito nell’introduzione, di operare concretamente sulla realtà.

I poeti sono Christian Prigent, tradotto da Jérôme Game; Nathalie Quintane, trad. Macgregor Card; Pierre Alferi, trad. Kate Lermitte Campbell; Michèle Métail, trad. Susan Wicks; Anne Portugal, trad. Jennifer Moxley; Jean-Michel Maulpoix, trad. Michael Bishop; Sabine Macher, trad. Simone Forti; Jérôme Game, trad. Barbara Beck; Christophe Tarkos, trad. Jérôme Game; Oscarine Bosquet, trad. Simone Fattal & Cole Swensen, Sarah Riggs e Ellen LeBlond-Schrader; Anne-James Chaton, trad. Nina Parish; Jean-Marie Gleize, trad. Joshua Clover, Abigail Lang & Bonnie Roy; Béatrice Bonhomme, trad. Michael Bishop; Stéphane Bouquet, trad. Michelle Noteboom; Philippe Beck, trad. Emma Wagstaff; Sandra Moussempès, trad. Eléna Rivera; Gilles Ortlieb, trad. Stephen Romer; Jean-Michel Espitallier, trad. Keston Sutherland.

Come chiariscono le curatrici, in questa antologia bilingue non c’è un approccio traduttivo dominante; alcuni traduttori hanno tradotto un unico poeta, altri più di uno; un traduttore compare anche come autore di propri componimenti e, dal canto loro, le due curatrici si sono prestate in un due casi all’opera di traduzione. Una pluralità di voci esaltata nella sua polifonia proprio dall’opera di una pluralità di traduttori.

Ne presento qui una selezione, per gentile concessione dell’editore e delle curatrici. Gli autori sono, nell’ordine, Christophe Tarkos (da Ecrits poétiques, P.O.L, 2008, trad. Jérôme Game); Stéphane Bouquet (da Les amours suivants, Champ Vallon, 2013, trad. Michelle Noteboom); Gilles Ortlieb (da Le Train des jours, Finitude, 2010, trad. Stephen Romer); e Sandra Moussempès (si tratta di un estratto del componimento Culte, da Sunny Girls, Flammarion, 2015, trad. Eléna Rivera).

*

CHANSON 4

Révolution
Je cherche un camarade
pour faire la Révolution
En avant
Nous prendrons les faits,
nous irons avec les Faits
Faire la révolution
Devant la grande Substance
Le monde s’éveillera
On étendra la révolution
à la grande Substance
Il n’y a pas que les Doigts dans
la Main
O tro lo lo Ie to tro lo lo
Le Sac grandiose la Révolution
Incommensurable
Min min lon lon fan fan don
don ma Dondé
On répandra écraser
écrase croustille, écrase agrandit
écrase étend, écrase multiplie
écrase étoile, écrase disparaît
Ou On l’Ecrase ou on le Tire
Ou il Gonfle
L’écraser et le manger
et le gonfler et le tirer
et le parler et le croustiller
et l’étoiler et l’être et l’enculer
L’être et l’enculer
C’est la révolution

[C. Tarkos]

SONG 4

Revolution
I’m looking for a comrade
to make the Revolution
Onwards
We’ll take the facts
we shall go with the Facts
Make the revolution
Before the great Substance
The world shall awake
We’ll spread the revolution
to the great Substance
There’s not only Fingers in
the Hand
O tro lo lo Ie to tro lo lo
The grand Sacking the Revolution
Incommensurable
Min min lon lon fan fan don
don my Dondy
We’ll spread crushing
crush crisps, crush expands
crush extends, crush multiplies
crush fans out, crush disappears
Either We Crush it or we Pull it
or it Swells
To crush it and eat it
and inflate it and drag it
and speak it and crisp it
and fan it out and be it and bugger it
To be it and bugger it
It’s the revolution

[trad. J. Game]

***

(da Les amours suivants, di S. Bouquet. Trad. M. Noteboom)
II

Dans le métro je lève la tête du livre et
oh… il tient des fleurs pas pour moi
et une boîte à gâteaux
pas pour moi… une fois de plus où un visage est un dangereux
débarquement d’espérance
par ex. nous ne sommes pas déserts de demains… la preuve tu es
là… débutant à la lisière
des actes humains et ta peur de revenir
sans sourires… ça va aller… sinon je pourrais
à la place t’entourer d’affection … inventer
des canapés de lumière
les installer bien soigneux dans le fond
d’accueil de mes chambres intérieures où je prie allongé contre
la tendresse du dasein ou tout autre impression de tiédeur

II

In the metro I look up from the book and
oh… he’s holding flowers not for me
and a cake box
not for me… once again a face is a dangerous
disembarkment of hope

e.g. we’re not void of tomorrows…the proof you are
there… beginner on the cusp
of human acts and your fear of coming back
with no smiles… it’ll be ok… or else instead

I could surround you with affection… invent
couches of light
and set them up carefully in the welcoming
recesses of my inner rooms where I pray lying against
the tenderness of dasein or any other impression of tepidity

***

GRUES ET FUMÉES
(di G. Ortlieb. Trad. S. Romer)

Visibles ce matin de la fenêtre comme chaque matin,
quelques ouvriers en tenue orange, casqués, et occupés
à démouler, étage après étage, l’immeuble neuf qui
s’élèvera bientôt à la place de l’ancien cinéma Victory,
détruit. À mi-distance, tendue sous un auvent de zinc
branlant, et remuant tout juste sous les coups de vent,
une serviette couleur bleu roi, évoquant assez une toile
de Thomas Jones intitulée, si je ne me trompe pas,
Un mur à Naples ; et une volute de fumée s’échappant
avec un débit variable d’un conduit parallélépipédique
débouchant, rouge brique, parmi des toitures en pente.
Voici donc pour les choses aperçues en mouvement
aujourd’hui : le gris d’une fumée, un menu rectangle
bleuté et les déplacements huilés, tout à fait silencieux,
de deux grues jumelles détourant leurs armatures jaunes
contre le ciel brouillé – sans oublier les blocs de béton
énormes dont elles sont lestées, et qu’il est impossible
de ne pas imaginer chutant au milieu des passants, ou
sur des carrosseries de voitures aussi faciles à froisser
que du papier aluminium entre les mains d’un marmiton.
Grues et fumées : elles me paraissent assez bien figurer,
tandis que je les observe alternativement, deux principes
qui nous sont, d›une certaine manière, inhérents : le dur
et le gazeux, le rigide et le volatil, le solide et l’inconstant
autrement dit le jaune et le blanc, l’eau et le fer, la plume
dans le vent, et ce qui a été bâti pour lui résister sans plier.
Ou encore la nuée, la buée, les vapeurs, les exhalaisons
et, d’un autre côté, la mécanique engrenée, faite maison.
Les unes et les autres montrant d’ailleurs une résistance
analogue, survivant aux saisons et au bal des semaines,
guère menacées dans leur existence et peu menaçantes.
Grues et fumées aux mouvements gratuits ou calculés,
compagnie accoutumée de jours, comme elles, partagés
entre la construction et la déperdition, entre le ciment
et la dissolution: double exemple à suivre, absolument.

 CRANES AND SMOKE

Visible this morning through the window, like every morning,
a group of labourers in hard-hats and orange overalls, engaged in
freeing, like a multi-storied cake from its mould, the brand new
tower-block, rising where the old Victory cinema used to be,
now gone. In the middle distance, spread out below an unsteady
zinc awning, and stirring very slightly in the gusts of wind,
a royal-blue towel, that strongly brings to mind a painting by
Thomas Jones entitled, if I’m not mistaken, A Wall in Naples.
There’s a scroll of smoke of variable outflow escaping from a
parallelepiped conduit, poking up from amongst the angled roofs.
This, then, is the gist of things perceived to be in movement today:
grey smoke, a small blue rectangle, and the well-oiled, absolutely
silent movements of two twin cranes, whose yellow armature
is thrown into relief against the clotted sky – not forgetting
their attachments, two huge blocks of concrete ballast, whose
only-too-imaginable-fall would scrumple the cars below
like a sheet of tinfoil between the hands of a baker’s boy.
Cranes and smoke: observing the one and then the other,
they seem to figure twin principles, both of them in some sense
intrinsic to us: the hard and the vaporous, the rigid and the volatile,
the solid and the flighty; or in other words yellow and white,
iron and water, the feather in the wind, and the thing constructed
to resist the wind unyieldingly. Cloud and breath, condensations
and exhalations, and against them, the home-grown machinery
with its cogs meshed. Both principles, what’s more, exhibit
a similar kind of resistance, to the seasons and the weekly cycle,
their existence on the whole unthreatened and unthreatening.
Cranes and smoke, with their movements random or calculated,
habitual accompaniment to days that are, like them, divided
between building and dispersal, cementing and coming loose,
both after their fashion exemplary, and hence to be followed.

***

CULTE
(di S. Moussempès. Trad. E. Rivera)

Certaines princesses sur le tard ont pour obligation de placer
chaque jour dans leur pensée, une expression d’orfèvre comme
« retour à la normale »

Les forêts emmêlées à leurs pieds sont des joies quotidiennes
rarement volées par une sorcière

De plus en plus les princesses se canonisent au vernis à ongle vert
dépréciant ainsi toute forme de revanche

Non
est la nouvelle définition de
stop
remplaçant fourchettes borderline
& peur de peur de

CULT

Certain princesses who came to it late in life have an obligation
every day to place in their thoughts a sterling expression like
“return to normal”

Entangled forests at their feet are daily joys rarely stolen by
a witch

Increasingly princesses become canonized with green nail polish
in this way belittling all forms of revenge

No
is the new definition of
stop
replacing psychotic forks
& fear of fear of

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3 Commenti

  1. cara Ornella, grazie di questa segnalazione. Diversi autori inclusi nell’antologia sono stati volti in italiano anche su NI e siti fratelli come GAMMM. Ne approfitto allora per rispolverare un po’ l’archivio:

    https://www.nazioneindiana.com/2009/05/10/mia-madre/ Trakos trad. di Italo Testa

    https://www.nazioneindiana.com/2008/01/11/da-formatura/ Quintane trad. dal sottoscritto

    Quanto all’amico Stéphane Bouquet, egli è stato, e non solo su NI, particolarmente seguito:
    https://www.nazioneindiana.com/2005/12/16/poesia-reale/ trad. di Andrea Raos

    https://www.nazioneindiana.com/2006/02/28/quattro-poesie-di-stephane-bouquet/ trad. A. Raos

    http://gammm.org/index.php/2009/01/22/da-le-mot-frere-stephane-bouquet-2005/ trad. del sottoscritto

    Degli altri autori antologizzati, tanto mi piacerebbe tradurre la Moussempés.

  2. Grazie. Ho come Andrea Inglese una preferenza per Sandra Moussenpès.
    La sua voce magica mi incanta.
    Che felicità leggere poesie una domenica di grande freddo,nella casa, con il vento,musica di fondo.

  3. Caro Andrea,
    avevo visto che molti degli autori presenti nell’antologia sono stati tradotti qui, e pensato che sarebbe stata l’occasione per rispolverare un po’ l’archivio di traduzioni davvero ricco di NI, quindi grazie per i link.
    Mi piaceva segnalare l’attenzione sulla scena inglese alla poesia francese contemporanea che questa edizione dimostra; tra l’altro, con l’occasione, ho trovato on line una ampia panoramica sulla traduzione della poesia francese in Italia, invece, scritto da Fabio Scotto, lo segnalo per chi fosse interessato: http://rivistatradurre.it/2016/05/poesia-francese-tradotta-in-italiano-1990-2016/
    Infine, sarebbe bello, sì, scegliere alcuni di questi poeti e tradurli su NI: ci penseremo. Anche a me piace particolarmente Moussempès, ma anche la Sentimentale Journée di Pierre Alferi, proposta nell’antologia, che qui non ho inserito perché si tratta di componimenti più lunghi.
    Ne riparleremo, intanto un saluto a te e a Véronique : )

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ornella tajani
ornella tajani
Ornella Tajani insegna Lingua e traduzione francese all'Università per Stranieri di Siena. Si occupa prevalentemente di studi di traduzione e di letteratura francese del XX secolo. È autrice dei libri Tradurre il pastiche (Mucchi, 2018) e Après Berman. Des études de cas pour une critique des traductions littéraires (ETS, 2021). Ha tradotto, fra vari autori, le Opere di Rimbaud per Marsilio (2019), e curato i volumi: Il battello ebbro (Mucchi, 2019); L'aquila a due teste di Jean Cocteau (Marchese 2011 - premio di traduzione Monselice "Leone Traverso" 2012); Tiresia di Marcel Jouhandeau (Marchese 2013). Oltre alle pubblicazioni abituali, per Nazione Indiana cura la rubrica Mots-clés, aperta ai contributi di lettori e lettrici.
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