di Éric Houser
«Il prit une distance d’avec eux (diestê)
et fut enlevé au ciel»
On peut être athée et s’intéresser aux événements chrétiens, diversement. Pour ma part, l’Ascension représente depuis longtemps quelque chose d’énigmatique et d’attirant pour la pensée. On connaît l’histoire. Son récit tient en quelques lignes dans les évangiles (Luc surtout). À peine un récit. Pourquoi, des trois derniers et contigus temps que sont Pâques, l’Ascension et la Pentecôte, retenir spécialement le deuxième ? Peut-être, notamment, en raison même de cette pauvreté narrative, dramaturgique. Indice d’un défaut de la langue à se saisir de l’événement, à le cerner. Défaut de la langue, et de l’image, devant le réel pur (que l’événement ait un contenu mythique importe peu, je crois). Lorsque l’on écrit, n’est-ce pas au contact d’un semblable défaut, qui fait l’infini de cet entretien ?
